Theben a 100 ans : Du spécialiste des horloges programmables au fournisseur de systèmes pour bâtiments intelligents connectés

Il constate rapidement que les clients, notamment les services publics et les compagnies d'électricité, mais aussi les grossistes, ont besoin de ses minuteries d'escalier et horloges de changement de tarif. Le développement d’un réseau commercial, une stratégie publicitaire pertinente et qualitative, ainsi que la marque porteuse « THEBEN » ont contribué à la croissance rapide de l’entreprise.

En 1928, Paul Schwenk acquiert un immeuble commercial de cinq étages dans la Reinsburgstrasse à Stuttgart. C'est là qu'il met au point un principe toujours d'actualité : chaque horloge programmable est soumise à un test d'endurance avant d'être expédiée. En matière de qualité, Paul Schwenk ne laisse rien au hasard.

Toutes les innovations d'avant-garde qu'il développe sont couronnées de succès. C'est notamment le cas de l'automatisme de cage d'escalier « Elpa », présenté en 1930 et breveté en 1934, véritable précurseur de la gestion technique des bâtiments. L'« éventail Elpa », un ventilateur à main pour les dames, atteste une nouvelle fois de la créativité de Paul Schwenk au-delà des minuteries d'escalier.

Paul Schwenk était fasciné par les Égyptiens qui, 3500 ans plus tôt, utilisaient déjà des horloges hydrauliques pour mesurer le temps. Les obélisques servaient de cadrans solaires. Lorsque l'on réfléchit à la répercussion immense que ces innovations d'autrefois ont encore à ce jour sur nos vies, il est aisé de comprendre pourquoi il a décidé d'adopter un nom égyptien : Theben. Thèbes (Theben en allemand) est le nom de la capitale de l'Égypte ancienne et est aujourd'hui inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Après 1933, le démocrate convaincu Paul Schwenk entre à plusieurs reprises en conflit avec les autorités nazies. En outre, après le début de la guerre, il considère que Stuttgart n'est plus un lieu sûr pour produire. Pour cette raison, il décide de transférer son activité à Haigerloch où il acquiert l'ancienne auberge « Zur Rose » en 1940.

1941 – 1957 : Changement de génération et nouveau départ dans une ancienne auberge

Après d'importants travaux de transformation et de rénovation, les premières machines entrent en service à l'été 1941 dans l'ancienne salle de bal de la « Rose ». Au même moment, Paul Eberhard Schwenk, fils du fondateur de l'entreprise, commence un stage dans l'entreprise paternelle.

Lorsque Paul Schwenk décède en 1944 à l'âge de 55 ans, son fils Paul Eberhard est soldat au front où il est blessé à plusieurs reprises. Fin 1945, après un long séjour à l'hôpital, il revient à Haigerloch ; seul et avec une grande improvisation, il reprend la production dans l'usine désormais désaffectée. Il fabrique même des briquets à partir des matériaux restants.

Il se bat également pour la survie de l'entreprise à un autre niveau. Avec difficulté – et l'aide de sa sœur Esther Procter – il parvient à empêcher les autorités d'occupation françaises de démanteler l'usine. Il est confronté à des demandes de restitution de la part de l'ancienne propriétaire juive de la « Rose », qui avait été contrainte de vendre l'auberge au vendeur ultérieur pour un prix bien inférieur à sa valeur avant son émigration en 1938. Néanmoins, un accord satisfaisant pour les deux parties est finalement conclu.

Avec l'introduction du D-Mark en 1948 et le début du « miracle économique », la production reprend son essor chez Theben. À partir de 1949, de nouveaux salariés sont embauchés. La première sera Ellen, la sœur de Paul Eberhard Schwenk. Elle sera la « bonne fée » de l'entreprise qu'elle marquera pendant des décennies de son empreinte. La même année ont lieu la première excursion d'entreprise, et un an plus tard, la première fête de Noël. Entre 1949 et 1959, le chiffre d'affaires multiplié par dix témoigne du rapide développement de l'entreprise bientôt à l'étroit dans l'ancienne auberge « Zur Rose ».

1958 – 1971 : Expansion par l'innovation en pleine nature

Paul Eberhard Schwenk trouve le nouveau siège de son entreprise en pleine expansion non loin de l'ancien site : à la périphérie de Haigerloch, Theben acquiert un site permettant d'envisager de futures extensions dans la Hohenbergstraße. À partir de 1958 et en plusieurs tranches de travaux, l'usine y est entièrement reconstruite. Au terme de la dernière tranche en 1970, Theben dispose d'un espace total de 5 000 mètres carrés.

Le moteur de cette nécessaire expansion n'était pas seulement le « miracle économique », mais également la forte capacité d'innovation de Theben. Dès 1958, une section électronique dotée de son propre laboratoire voit le jour, dans la droite ligne de l'esprit précurseur et d'avant-garde de l'entreprise. Présenté la même année, l'interrupteur crépusculaire à fonctionnement autonome et individuel « Luna » pose un nouveau jalon de la future « gestion technique de bâtiment ».

L'entreprise est également créative en matière de marketing : en 1960, elle est présente sur les salons et lance une campagne publicitaire avec des brochures exclusives et attrayantes. Elles présentent une gamme de produits de plus en plus étendue, outre l'innovante « horloge programmable universelle d » et une grande variété d'automatismes pour escaliers, ainsi que de nombreuses horloges programmables spéciales, par exemple pour l'éclairage de vitrines, les systèmes de réfrigération, les feux de signalisation et les poulaillers. Il n'est pas étonnant que le chiffre d'affaires se soit multiplié par sept dans les « années soixante » et que le nombre de salariés s'élève à plus de 300. Marqué par un bel optimisme, le 50e anniversaire de l'entreprise est largement célébré pendant plusieurs jours en 1971.

Haigerloch, l'épicentre d'un rayonnement mondial : une internationalisation soutenue

Sans perdre de vue Haigerloch, mais résolus à explorer d'autres horizons : Theben crée en France sa première organisation de vente hors d'Allemagne, pierre angulaire d'une internationalisation encore bien ancrée de nos jours. Aujourd'hui, Theben participe de plus en plus souvent à des salons internationaux et, en 1973, les exportations représentent déjà 40 % de l'ensemble des ventes. Plus tard, d'autres filiales commerciales étrangères sont constituées, en 1983 en Suisse, en 1993 en Italie, en 1996 en Grande-Bretagne. En 2010, Theben ouvre une filiale aux Pays-Bas, depuis 2013 une filiale nous représente dans les marchés asiatiques en forte expansion. En 2017 s'ensuit la création de filiales ou succursales en Suède, Finlande, Norvège et Australie. En 2020, Theben crée une joint-venture en Inde et en 2021, l'entreprise familiale de Haigerloch acquiert les droits de la marque de l'ancien opérateur sur le marché Grässlin. Les chiffres prouvent que l'internationalisation est une excellente voie : 64 % du chiffre d'affaires annuel de Theben AG est aujourd'hui réalisé hors d'Allemagne.

1972 – 1998 : Mutation numérique opérée avec succès

Au début des années 1970, le développement des produits de Theben est déterminé par plusieurs tendances : la miniaturisation et la standardisation des horloges programmables pour s'adapter aux armoires électriques, l'utilisation accrue des matières plastiques et l'abandon des mouvements traditionnels à ressort. Pour cette raison la filiale « PEZET GmbH, Planzeit Spieltechnik » est constituée en 1973 dans le but de proposer à des clients externes ses produits en plastique. Deux ans plus tard, les mouvements à ressort des horloges sont remplacés par des moteurs pas à pas commandés par quartz.

Début 1976, une époque s'achève : Paul Eberhard Schwenk se retire de la direction opérationnelle et passe au conseil de surveillance de l'entreprise dont la raison sociale est désormais « THEBEN-WERK Zeitautomatik GmbH & Co. KG ». Le directeur général est son beau-frère Werner Heri. Paul Eberhard Schwenk n'est pas inactif: en 1974, il a acheté le château de Haigerloch. Il se consacre dorénavant avec passion à sa rénovation. Pendant de nombreuses années, il a fait du château un lieu vivant de rencontre, de communication et d'art. Sous sa houlette, le château de Haigerloch est devenu un lieu privilégié d'expositions, de concerts, de conférences, de réunions et de célébrations. À sa passion pour le piano s'ajoutent ses connaissances en arts plastiques qui nourrissent ses talents de collectionneur. Un hôtel avec restaurant gastronomique haut de gamme forme un cadre raffiné pour accueillir des clients et des partenaires commerciaux internationaux de Theben.

Toujours en 1976, Theben lance un produit qui devient rapidement un extraordinaire succès commercial : le « theben-timer » qui est la première prise de courant à horloge programmable utilisable par tout le monde, sans connaissances préalables. Jusqu'en 1980, un million de « theben-timers » ont été fabriqués, un an avant l'obtention du brevet de ce succès des ventes. Soumis à quelques modifications mineures depuis lors et produit à 33 millions d'exemplaires depuis les premiers modèles, il continue d'être fabriqué.

Dans les années 1980, l'électronique a gagné en importance et par voie de conséquence les composants en plastique. À partir de 1983, la fabrication est intégralement prise en charge par la société PEZET GmbH qui étrenne une nouvelle raison sociale et un nouveau bâtiment moderne, construit non loin de l'usine de Theben, dans la vallée de la Mader. La même année, Theben lance la série « termina », les premières horloges programmables digitales dotées d'une technologie à microprocesseur.

Les innovations permanentes, la haute fonctionnalité et la qualité reconnues des produits forment le socle du succès durable de l'entreprise familiale dans les années 1990. En 1997, les ventes ont dépassé pour la première fois la barre des 100 millions de marks. Une fois de plus, la croissance va de pair avec des problèmes d'espace et a abouti à la décision, en 1998, d'héberger l'ensemble de la production dans un nouveau bâtiment, à côté de l'usine PEZET de Madertal.

1999 – 2021 : Du spécialiste des horloges programmables au fournisseur de systèmes dans le domaine de la « gestion technique du bâtiment »

Le nouveau site de production de Madertal, d'une surface de plus de 5 000 mètres carrés, est mis en service en 1999. Theben se repositionne également sur le plan organisationnel pour le nouveau millénaire : les secteurs clés sont définis dans une structure de gestion des comptes clés ; en outre, l'unité de vente nouvellement créée « tts - Theben Technische Systeme » parvient à hisser Theben au rang des entreprises performantes dans le domaine de la technologie de commande et de régulation de haute qualité. L'acquisition de la société suisse High Technology Systems (HTS) renforce cette position en 2007, en apportant à la nouvelle société « Theben HTS AG » non seulement de nouveaux clients, mais aussi une expertise supplémentaire dans le domaine des détecteurs de présence et des produits d'économie d'énergie.

La transformation de l'entreprise familiale en Theben AG en 2002 et la mise en place de sa propre production de circuits imprimés ont aussi largement contribués au développement de l'entreprise. Grâce à elle, des produits numériques innovants peuvent être fabriqués en interne ; notamment, à partir de 2003, la domotique résidentielle LUXOR, qui permet des commandes hors du commun en matière d'économie d'énergie, de confort et de sécurité.

En 2004, Paul Eberhard Schwenk, président du conseil de surveillance de Theben AG, prend sa retraite. Il décède un an plus tard, à l'âge de 80 ans. Son successeur est Gunther Hellberg, directeur général de Theben pendant de nombreuses années, tandis que son gendre Thomas Goes continue à présider le conseil d'administration. Tous deux conduisent la mutation de Theben en fournisseur de systèmes dans le domaine de la gestion technique du bâtiment, en mettant l'accent sur l'économie d'énergie et la protection de l'environnement. La nomination de Thomas Sell au conseil d'administration pour les ventes et le marketing en 2013 et un conseil de surveillance recomposé sous la présidence de Werner Knies depuis 2016 ont apporté un vent de fraîcheur à l'entreprise.

La même année, Paul Sebastian Schwenk, petit-fils de Paul Eberhard Schwenk, ingénieur industriel et représentant de la quatrième génération, reprend les rênes de l'entreprise familiale. En qualité de membre du comité de direction, il est responsable de la numérisation, de l'informatique, des ressources humaines et du nouveau domaine d'activité Smart Energy. Un an plus tard, Theben est en mesure de présenter le nouveau système Smart Home LUXORliving, programmable de manière intuitive.

2020 est une année particulière pour Theben – et pas seulement à cause de la pandémie. Paul Sebastian Schwenk reprend la présidence du conseil d'administration de Theben AG, Michael Matthesius complète l'organe de direction en qualité de directeur de la technologie. De surcroît, un projet gigantesque par les années de travail de développement et l'argent investis, se conclut avec succès : la passerelle pour compteurs intelligents Smart Meter CONEXA 3.0 Performance reçoit la certification de l'Office fédéral allemand pour la sécurité en matière de technologies de l'information (BSI). Elle permet non seulement l'enregistrement numérique et la transmission des données relatives à la consommation d'énergie et d'eau, mais aussi l'analyse intelligente et la réduction de la consommation d'énergie. Par ailleurs, un module à valeur ajoutée en option apporte de nouveaux atouts, notamment un accès à distance sécurisé aux systèmes « Smart Home » comme LUXORliving. Ce n'est donc pas un hasard si le prix « Top 100 Innovator » 2020 est à nouveau décerné à Theben.

2021 – 100 ans après la création de l'entreprise, CONEXA 3.0 est introduite sur le marché. À l'instar des minuteries d'escalier du fondateur de l'entreprise, cette œuvre endosse à nouveau son rôle de pionnière. Elle laisse entrevoir un avenir dans lequel l'utilisation correcte de l'énergie et la mise en réseau intelligente des bâtiments sont de plus en plus importantes et dans lequel les solutions innovantes de Theben sont appelées à jouer un rôle déterminant.

(13 064 caractères)